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Bas van Zuijlen, céramiste depuis 1996. France

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Interviews

Publication date

18/10/2017

Imaginez que nous ne connaissons rien à ce sujet … pouvez-vous décrire votre profession?

Je suis designer, créateur de porcelaine. Je dessine et fabrique des objets utilitaire en porcelaine, comme des tasses, des bougeoirs, des plats ou des bols,…pour celà j’utilise mon imagination, un crayon, du DAO,… Puis dans l’atelier je fabrique des modèles et moules en plâtre, dans lesquels je viens couler la pâte de porcelaine, qui est ensuite émaillé et cuit à 1250 °C

Quels matériaux utilisez-vous ?

Plâtre, porcelaine, émaux, colorants, et d’ autres matériaux céramiques

Qui est votre profil de client idéal ?

Une personne passionnée de design, de belles choses bien faites. Des particuliers ou un professionnels du design

Vous avez choisi d’être un artisan. Comment ce choix vous est apparu comme une évidence ?

Pour avoir ma liberté de création, de pouvoir agir rapidement et de créer mon objet du début jusqu’a la phase finale, J’ai choisi d’avoir mon atelier de création. Ce qui n’exclut pas de pouvoir créer pour d’autres professionnels, et mon activité de designer industriel y gagne en spontanéité d’expression.et de crédibilité auprès des industriels.

Définissez-vous votre travail comme une passion? Quel est le meilleur moment de votre travail?

C’est une passion de créer sans cesse des nouveautés, de transmettre mes idées créatives à un support. Mais le meilleur moment, c’est quand parmi toutes ses idées je peux réaliser l’un d’eux en produit palpable. Quand ce produit non seulement sort en un exemplaire unique de mon four mais que je puisse le réaliser en multiples exemplaires je suis vraiment heureux. Travailler avec d’autres créateurs, de designers ou d’artistes, de fabricants me plaît aussi énormément, car il y a alors une émulation de créativité plus grande encore et ensemble nous pouvons innover jusqu’a la naissance de nouveaux produits. Après plusieurs semaines de développement de produit, prendre un objet dans la main, à la sortie du four, qui jusque là n’avait pas encore d’existence c’est vraiment un moment magique.

Quel rôle jouent le « talent», le «savoir-faire» et la «créativité» dans votre métier? 

Le talent, … Comme disait un pianiste “on me loue pour mon talent, mais je m’exerce 8 heures par jour. Ce n’est pas du talent, c’est un travail”. Je pense qu’il faut aimer son travail pour vouloir grandir dedans. Le savoir-faire et le savoir-vivre s’apprends dès son jeune âge . La créativité est très importante à diverses étapes dans ce travail. Et il faut réussir à l’activer quand j’en ai besoin, non pas attendre que vient l’inspiration, …

Et qu’en est-il de l’innovation, quels sont les changements depuis que vous avez commencé ? Utilisezvous de nouveaux matériaux, outils, processus, une stratégie marketing, Quel impact sur vos performances ?  Comment votre profession pourrait-elle être plus innovante?

Depuis que j’ai commencé le métier de designer, ce métier s’est professionnalisé, avec son jargon et ses méthodes de travail très codifiés qui me déplaisent parfois. Pourtant j’apprends du coup des plus jeunes qui ont eu cet éducation après moi. Dû à la concentration de l’industrie dans la main de quelques grands groupes avec un seul directeur artistique, combiné à la popularité du métier de designer parmi les jeunes, il n’y a hélas plus de place pour tous les designers industriels diplômés. Je choisi de créer et de fabriquer mes objets dans mon atelier, ce qui n’exclut pas une collaboration avec un industriel de temps à autre. Dans mon atelier de céramiste j’utilise la DAO intensivement. Je sens la concurrence chinoise et ikea-enne qui me force à créer des objets plus artistiques, plus individualisés, ce qui me plaît beaucoup. Le design tout lisse et zen que je créais dans les années 1990 a été rattrapé par ces monstres, qui sortent des produits techniquement parfaits, sans âme, et pour des prix ridicules. Je m’oriente donc vers une production haut de gamme, exclusive, très design, très artistique et 100% français. En collaboration avec des galeries d’art, des designers, des maisons d’édition et en vente sur Internet. Je continue à utiliser les outils et méthodes de fabrication anciennes, car elles me donnent une grande liberté de création et je me positionne sur une niche de marché de la fabrication de (très) petite série en porcelaine.

Où et combien de temps avez-vous été formé avant d’être prêt à créer votre entreprise? SI vous souhaitiez inviter les jeunes générations à choisir votre profession, quel serait votre message?                   

J’ai été formé au Pays-Bas, d’abord à l’école technique de Rotterdam pour l’ameublement et le bois, comme architecte d’intérieur. J’y ai obtenu aussi mon diplôme de gestion d’entreprise, m’autorisant de m’établir dans ce pays. Puis j’ai suivi 4 ans de formation à l’école supérieure des arts d’Arnhem, faculté design (aujourd’hui ArteZ) où j’ai obtenu un bachelor degree. Arrivé en France en 1997, j’ai suivi six mois de formation de gestion d’entreprise à la boutique de gestion RIVE à Besançon avant de créer mon atelier de porcelaine. Cet atelier a duré deux ans, puis j’ai été décorateur salarié dans une boutique d’agencement intérieur très haut de gamme. Déménagement en Bretagne où j’ai ré ouvert mon atelier de céramique doublé d’une agence de design. Puis a suivi une période de congé parental, de conception et construction de plusieurs maisons en bois (en tant qu’individuel et charpentier salarié). Et depuis 2013 je travaille de nouveau comme designer et céramiste avec un succès grandissant. Le message pour les jeunes : Il est très gratifiant de travailler avec ses mains, de créer soi-même un objet réel. Il y a un vrai besoin et demande de produits de bonne qualité fabriqué en France.

En conclusion, écrivez une citation, une expérience significative ou une réflexion personnelle que vous souhaitez partager avec nous et expliquez pourquoi?

L’Homme à besoin de s’exprimer, de communiquer sur son Ðpiritualité intérieure. Cette démarche formelle vise à montrer que tout masque cartésien parfaitement maîtrisé se fissure, se dévoile, possède une excentricité. J’invite l’homme à se dévoiler, à vivre sa spiritualité, à suivre son âme, à oser la vraie rencontre avec soi et avec l’autre. Le but de mon entreprise est de créer des choses bonnes pour l’homme. Devenir un homme plus complet est la quête de la vie. La création fait partie de cet histoire.

 

 

Pour en savoir plus sur cet artisan, voir son profil





















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